Chronique Littéraire MIA – La Maladie Sans Nom de Timba Bema

Découvrez La maladie sans nom, le nouveau roman captivant de Timba Bema. Entre secrets familiaux et crise politique au Cameroun, suivez Nyango, jeune pianiste confrontée à l’exil et au mystère entourant son père. Une histoire poignante où amour, résilience et humour s’entremêlent habilement, révélant les dessous d’une lutte anticorruption aux conséquences dramatiques. Disponible aux éditions Les Lettres Mouchetées.

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Titre : La maladie sans nom / Auteur : Timba Bema / Parution : septembre 2024 / Origine : Cameroun / Éditeur : Les Lettres / Mouchetées Nombre de pages : 213

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Mystère dévoilé

Il peut arriver de trouver une personne timide, voire bizarre, tout en partageant des affinités avec elle, et de renoncer à fouiller l’envers des apparences… jusqu’au jour où le mystère nous est dévoilé à travers un courrier contenant des nouvelles attendues ainsi qu’un manuscrit surprenant, une sorte de confession faisant l’effet d’une bombe à retardement sur Ulrike.

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Rencontre à Leipzig

Ulrike et Nyango se sont rencontrées au Conservatoire de Leipzig, ville où elles se sont liées d’amitié. Auparavant, Nyango, originaire du Cameroun, a dû s’exiler en Espagne dans des circonstances douloureuses tenues secrètes. C’était pendant l’opération Épervier, où dès 2005, une lutte anticorruption fut menée par le gouvernement en place pour assainir la santé économique du pays. En définitive, cette initiative était piégée et prit un tour machiavélique dont le père, un expert-comptable réputé, fit les frais glaçants avec des effets collatéraux sur sa famille et son entourage amical.

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Polar poétique

Monté comme un polar bien ciselé, le style poétique de Bema zoome sur ses personnages, qui sont rendus humains, même dans leurs défauts cachés. Il promène son amour de la musique, ses goûts éclectiques pour les arts et la nostalgie de son pays natal, dont la situation géopolitique complexe se tient loin de son rêve d’unification des inégalités sociales.

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Nyango face à l’épreuve

Nyango est la cadette d’une famille bourgeoise traditionnelle, proche de son père, qui refuse les non-dits, et qui va brusquement devoir quitter son confort et son adolescence. Chaque membre de sa famille sera confronté à un examen de conscience et de maturité pour devenir les survivants d’un trauma silencieux. Grâce à la solide transmission reçue de ses parents, Nyango va trouver sa voie dans la musique en devenant une pianiste internationale.

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Entre tragédie et humour

Tout l’art de Bema est de nous conter sa fiction avec son sens aigu de l’observation et son humour espiègle, pourtant basée sur des faits réels, derrière le paravent d’une Coupe d’Afrique de foot… Aïe, la défaite des Lions ! qui servira de diversion tragi-comique à cette situation angoissante d’une famille sous surveillance par des agents du renseignement douteux dans leur belle demeure, d’où s’échappent les odeurs de cuisine désarmantes de Madame Mère.

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Chute des masques

En effet, Monsieur Père est accusé de détournement de fonds… Est-il coupable ? Consternation générale, sa maladie sans nom le rend étrangement suspect ! Dans ce climat de déstabilisation collective, les masques tombent un à un, chacun doit faire face à son miroir intérieur. Et là, Bema se révèle un fin détective des tourments de l’âme, avec pudeur et sans pathos.

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Résilience et espoir

Comment une famille confrontée à une telle épreuve anesthésiante peut-elle parvenir à s’en sortir fortifiée par une chaîne de solidarité qui les transforme individuellement ? Ce roman, qui pourrait se dérouler dans d’autres pays, est à mettre entre toutes les mains, car il a une portée initiatique et, sans tomber dans la facilité, il met en évidence la force de résilience qui sommeille en chacun de nous à travers des personnages inspirants comme les rayons de soleil de l’Espérance.