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Montserrat Curriel, fondatrice de Carambola, nous parle de l’Expo Feria Afro Latino

Montserrat Curriel, fondatrice de Carambola, nous parle de l’Expo Feria Afro Latino

Photos : MIA, Carambola

Montserrat Curriel, d’origine afrodescendante et costaricaine, co-organise l’Expo Feria Afro Latino aux côtés d’Hernan Querétaro et Chelita Méndez. Ensemble, ils créent un événement unique à Genève pour célébrer avec passion les cultures africaine et latino. À travers Carambola, le centre culturel fondé par Montserrat, ils offrent un lieu vibrant où se mêlent gastronomie, art et bien-être. Leur ambition ? Faire de cet événement un moment de partage et de découverte, où les communautés peuvent se retrouver, s’exprimer et célébrer leur diversité culturelle.

Dans cette interview, Montserrat Curriel revient sur son parcours personnel et sur la création de l’Expo Feria Afro Latino, un événement qu’elle organise avec Hernan Querétaro et Chelita Méndez. Elle nous parle de Carambola, son centre culturel à Genève, conçu comme un lieu de rencontre entre les cultures africaine et latino. À travers la gastronomie, l’art et le bien-être, Montserrat et son équipe souhaitent offrir un espace de partage et de célébration des identités afro-latines

Montserrat Curriel, fondatrice de l’Expo Feria Afro Latino, nous ouvre les portes d’un événement qui célèbre la rencontre des cultures africaine et latino, ici à Genève. À travers Carambola, son centre culturel, elle a imaginé un lieu chaleureux où se mêlent gastronomie, art et bien-être. Dans cette interview, Montserrat nous raconte son parcours, ses inspirations, et son envie de créer des ponts entre ces deux mondes, tout en offrant un espace vivant, fait de partage et de découvertes

Alors Montserrat, dis-moi, l’Expo Feria Afro Latino Route de l’Empanada, qu’est-ce que c’est ?

L’Expo Feria Afro Latino, c’est une idée qui est née de notre envie de rassembler, en un même lieu, les communautés afro et latino. Avec Hernan Querétaro et Chelita Méndez, nous voulions vraiment créer un moment de partage où l’on célèbre nos cultures ensemble. Quant à la “Route de l’Empanada”, c’est un symbole qui représente cette fusion. Même si on ne mange pas d’empanadas en Afrique, on y trouve des chaussons farcis que l’on appelle “pastels”. C’était l’occasion parfaite de créer un lien entre les deux cultures à travers un produit que tout le monde peut apprécier. Pour cette première édition, nous avons décidé de mettre en avant cette thématique.

Quand on discute avec vous, on remarque que le thème afrolatino est très présent dans votre cuisine, dans votre manière de parler et dans vos événements. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui, c’est vrai. Cela vient vraiment de nos racines et de cette quête de comprendre qui nous sommes. Ici, en Suisse, beaucoup d’Africains me demandaient souvent : “Mais d’où viens-tu exactement ?” Et ça m’a poussée à réfléchir à mon identité. Je suis afrodescendante, métisse, mais je ne me considère pas comme “moitié-moitié”. J’embrasse pleinement les deux côtés. Quand je disais que je suis du Costa Rica et afrodescendante, les gens étaient souvent surpris. Ils pensaient que j’étais simplement “latina”. Mais il y a une grande communauté afro en Amérique latine, même si, malheureusement, c’est à cause de l’esclavage. Ces racines africaines sont toujours là, et elles ont influencé la culture que mes grands-parents m’ont transmise. Ce n’est pas juste une question de gènes, mais aussi de manière de vivre, de travailler, de cuisiner, et même dans ma façon de réagir face aux difficultés. Donc, oui, je suis métisse, mais je sens profondément cette identité afro-latino, dans tout ce que je fais.

L’Expo Feria Afro Latino va se tenir au Centre Culturel Carambola, un lieu magnifique d’ailleurs. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet endroit et sur ce projet ?

Merci pour le compliment ! Nous avons vraiment mis tout notre cœur et notre énergie pour faire de Carambola un lieu accueillant. Les gens de Genève qui passent par là nous disent souvent que ça leur rappelle leurs vacances. C’était exactement notre objectif : offrir un petit coin de soleil ici à Genève. Carambola, c’est plus qu’un centre culturel, c’est un mouvement qui met en avant à la fois les cultures africaine et latino. En tant que mère, je voulais un endroit où mes deux filles, qui sont costaricaines, pourraient se connecter à leurs racines, à leur histoire. Je me suis vite rendu compte que, même s’il y a de grandes communautés afro et latino à Genève, il y a peu d’endroits où l’on peut vraiment se retrouver et s’exprimer. C’est pour cela que j’ai créé Carambola, autour de trois grands axes : la gastronomie, l’art et le bien-être. Nous proposons des plats typiques d’Amérique latine et d’Afrique, des événements culturels, et même des soins holistiques en partenariat avec des professionnels afro-latinos.

Qu’est-ce qui nous attend exactement les 21 et 22 septembre 2024 ?

Ces deux jours vont être une véritable fête, à la fois africaine et latino. Nous aurons des entrepreneurs des deux communautés qui viendront présenter leurs produits et leur savoir-faire. Il y aura aussi plein d’animations : de la danse, de la musique, des activités pour les enfants, des ateliers de création de piñatas mexicaines, et même du maquillage pour les petits. Ce sera vraiment un week-end familial, où chacun pourra s’amuser, découvrir, ou même revivre un petit bout de ses racines. Et bien sûr, nous proposerons des empanadas avec neuf saveurs différentes, et nous n’oublions pas les options véganes, avec deux types de pastels vegan.

Vous êtes afrodescendante, et vous avez su monter des projets complexes. Mais dites-nous en plus sur vous. Quelle est votre histoire ?

Ah, c’est une longue histoire ! (rires) Je suis la petite-fille d’un père péruvien et d’une mère costaricaine. J’ai donc grandi dans deux cultures très différentes, même si elles viennent toutes deux d’Amérique latine. Mon père avait des origines afrodescendantes. J’ai toujours entendu mon père parler de la Suisse avec beaucoup d’amour, car il y avait étudié. Depuis toute petite, j’avais envie de découvrir ce pays dont il me parlait tant. En 2013, j’ai finalement réalisé ce rêve et j’ai passé trois mois ici. Puis, après la mort de mon père, j’ai décidé de m’installer en Suisse. Après avoir frappé à toutes les portes, j’ai pu travailler dans la Genève internationale pendant sept ans. Après cette expérience, j’ai compris que je voulais créer quelque chose qui m’appartienne, être indépendante, et exprimer mes compétences à travers un projet qui me ressemble. C’est comme ça qu’est né le centre culturel. Je suis quelqu’un de créatif, passionnée par la cuisine, les arts, l’écriture… et bien d’autres choses encore ! On dit souvent qu’il faut se concentrer sur une seule chose pour bien la faire, mais moi je pense qu’on n’a qu’une vie. Alors, pourquoi ne pas explorer toutes nos passions ? Et si on s’y met vraiment à fond, on finit toujours par trouver les bonnes personnes pour nous accompagner.


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